L’UNAF adresse chaque jour, avant le vote à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Duplomb, une Alerte Pollinisateurs à tous les parlementaires. La seconde concerne le service de pollinisation et la filière apiculture.
Madame la Députée, Monsieur le Député,
À l’occasion de la Journée mondiale de l’abeille, célébrée chaque 20 mai sous l’égide des Nations Unies, nous vous adressons ce message pour rappeler l’importance cruciale des abeilles domestiques (Apis mellifera) et de l’ensemble des pollinisateurs sauvages pour l’agriculture, la biodiversité et notre sécurité alimentaire dans un contexte de crises existantes et à venir (alimentaires, climatiques,…).
Les pollinisateurs : des alliés invisibles mais indispensables
Aujourd’hui, près de 75 % des cultures alimentaires mondiales dépendent en partie de la pollinisation. En Europe, 84 % des espèces cultivées bénéficient directement de la pollinisation par les insectes, en particulier les abeilles. Parmi ces cultures, on trouve des fruits, légumes, oléagineux, noix et graines qui forment le socle d’une alimentation saine et riche en micronutriments.
Les abeilles mellifères et les pollinisateurs sauvages, contribuent activement au rendement agricole grâce au service de pollinisation valorisé à plus de 5,3 milliards d’euros/an
Cette contribution du service de pollinisation à la valeur marchande de la production végétale française destinée à l’alimentation humaine a été estimée à 5,3 milliards d’euros en 2010 (Commissariat général au développement durable – EFESE, Le service de pollinisation, 2016).
De plus, ce chiffre de 5,3 milliards d’euros ne reflète pas l’ensemble des bénéfices apportés par le service de pollinisation car ne sont pas considérées les cultures énergétiques, ou à d’autres destinations (fibres, alimentation animale...), ni les productions potagères des jardiniers amateurs, ni la production grainière, ni l’impact sur la biodiversité.
Comment atteindre le défi de souveraineté alimentaire sans ce service ?
À l’échelle mondiale, la valeur économique de ce service atteint plus de 235 à 577 milliards de dollars par an (IPBES, 2016) ce qui fait de la pollinisation un enjeu mondial de stabilité des systèmes alimentaires.
L’apiculture représente un secteur économique de 100 millions d’euros dont 90 millions d’euros pour le miel (chiffres France Agrimer) dont la majorité est consommée localement. En 2023, la France compatibilisait ainsi plus de 63 000 apicultrices et apiculteurs, accompagnés de nombreux salariés, pour 1 792 420 ruches (France Agrimer).
Les apicultrices et les apiculteurs sont les premiers gardiens de ce service de pollinisation. Ils maintiennent, malgrè une mortalité annuelle moyenne de 30%, la population d’abeilles en France grâce à un travail constant et un renouvellement régulier du cheptel.
Les pollinisateurs en déclin, un risque majeur pour l’agriculture
Pourtant, les pollinisateurs sont en déclin rapide, jusqu’à 80% de pertes dans certaines régions européennes. Les causes sont désormais bien identifiées :
Que faire pour protéger l’abeille et tous les pollinisateurs ? En tant que parlementaire, vous avez le pouvoir d’agir pour :
En cette Journée mondiale de l’abeille, nous vous invitons à prendre une décision cruciale pour le futur de la pollinisation et de l’apiculture française : Voter contre la proposition de "loi Duplomb" qui sera prochainement soumise au vote de l’Assemblée nationale. Avec engagement, lucidité et responsabilité.