L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) a récemment publié dans la revue Abeilles&Fleurs une étude détaillée sur les prix des miels vendus au détail en France à partir de données collectées en 2024.
Cette analyse réalisée à partir de 1 493 prix, met en lumière les disparités de prix selon les origines, les types de miel et les points de vente, tout en soulignant les défis auxquels la filière apicole est confrontée.
L’étude révèle que le miel français est en moyenne vendu à 22,08 €/kg, soit presque deux fois plus que les miels d’origine extra-européenne, évalués à 11,27 €/kg. Les miels provenant d’autres pays de l’Union européenne affichent des prix proches de ceux des miels français, avec une différence moyenne de 3,60 €/kg. Le prix dérisoire de la majorité des miels d’origine extra-européenne engendre clairement une concurrence déloyale rendue possible par les accords commerciaux européens l’absence de contrôles systématique de la qualité des miels d’importation. Pour rappel, le miel est le quatrième aliment le plus frelaté dans le monde, notamment depuis la Chine.
Parmi les origines françaises, les régions les plus représentées sur les étiquettes sont la Bourgogne, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie, le Grand-Est et la Bretagne. En ce qui concerne les importations de pays UE, l’Espagne domine largement devant la Bulgarie et la Hongrie, mais de nombreux apiculteurs espagnols doutent de l’origine d’une bonne partie de ces exportations. Tandis que l’Ukraine, l’Argentine et la Chine figurent parmi les principaux fournisseurs hors UE, mais on sait que beaucoup d’exportateurs chinois et turcs utilisent des pays tiers comme l’Ukraine pour exporter leurs miels, souvent frelatés.
Les grandes surfaces, représentant plus de la moitié des relevés, affichent les prix les plus bas, souvent liés à une forte proportion de miels importés. À l’inverse, les épiceries fines, les marchés et les foires permettent une meilleure valorisation des miels, avec des prix moyens plus élevés. En grande surface, le prix au kg se situe autour de 17 euros pour le verre, et 12 euros pour le carton et le plastique.
Sur le conditionnement, les pots en verre de 250g et 500g dominent, mais les miels contenus dans du verre sont nettement plus chers que le plastique ou le carton.
• Miel toutes fleurs génériques : Les prix varient entre 5 et 23 €/kg pour les miels étrangers et entre 7 et 27 €/kg pour les miels français.
• Miel d’acacia : Les miels français se vendent entre 15 et 25 €/kg, contre 12 à 20 €/kg pour les miels importés.
• Miel de lavande : Ce miel emblématique de Provence est particulièrement valorisé, avec des prix oscillants entre 16 et 45 €/kg avec une très forte proportion de ventes entre 20 et 30 euros/kg.
• Miel de châtaignier : Très prisé, ses prix varient entre 12 et 40 €/kg, avec une large majorité d’origine France complétée par des importations italiennes.
• Miel de montage : La majorité de ces miels sont vendus entre 15 et 20euros/kg et note une proportion de plus en plus élevée de miels d’importation.
Un avenir à construire ensemble
Cette étude met en lumière l’impact des importations à bas prix sur la filière apicole française, mais aussi l’importance de circuits courts pour mieux valoriser les produits locaux. L’UNAF espère renforcer cette analyse avec davantage de participants et des données régionales plus précises pour défendre efficacement l’apiculture auprès des décideurs.
Cette étude illustre la nécessité de soutenir les apiculteurs français face à une concurrence mondiale souvent déloyale, et renforcée par de nouveaux accords de libre-échange comme le Mercosur, tout en sensibilisant les consommateurs à l’importance de privilégier des miels locaux et de qualité.
Pour lire l’intégralité de cette enquête, abonnez-vous à Abeilles&Fleurs