L’Union Nationale de l’Apiculture Française dénonce avec la plus grande fermeté l’adoption le 8 juillet 2025 de la « loi Duplomb » par l’Assemblée nationale. Ce texte, porté par les intérêts de l’agrochimie et de la FNSEA, marque un retour en arrière de dix ans et constitue une véritable attaque contre la biodiversité, la santé humaine et l’apiculture française.
Ce 8 juillet, 316 députés ont voté Pour la "loi Duplomb", 223 ont voté Contre et 25 abstentions. L’extrême-droite, la droite et les partis macronistes se sont alliés pour adopter le texte. A l’issue du vote, Fleur Breteau de Cancer Colère, a crié aux députés : « Vous avez voté pour le cancer »
« Ce vote est une insulte faite aux apiculteurs, à la science et à l’immense majorité des citoyens. Nous assistons à un abandon délibéré de notre environnement, au profit d’un modèle agricole dépassé, destructeur du vivant », déclare Christian Pons, Président de l’UNAF.
La loi permet, sous couvert de dérogations prétendument encadrées, la réautorisation des néonicotinoïdes, plus particulièrement l’acétamipride. Il ne s’agit plus d’un cas unique pour la filière noisette, mais bien d’un dispositif généralisable à de nombreuses cultures : betterave, navet, pomme… soit plus de 500 000 hectares potentiellement concernés.
En outre, cette dérogation pourra être facilement renouvelée par le ministère de l’Agriculture, comme ce fut déjà le cas pour les dérogations sur la betterave sucrière.
« Les apiculteurs ne sont pas dupes. Les précautions annoncées sont illusoires. Ces substances systémiques contaminent bien au-delà des cultures traitées, affectant nectar, pollen, fleurs sauvages et arbres alentour, et les abeilles peuvent être intoxiquées par les eaux de gutation des plantes traitées. C’est une bombe à retardement pour les pollinisateurs et la santé publique. » ajoute Christian Pons, apiculteur dans l’Hérault.
L’UNAF s’indigne également du silence du Président de la République Emmanuel Macron, qui laisse son gouvernement, notamment la ministre de l’Agriculture, et une partie de sa majorité parlementaire porter la voix de l’agrochimie, en rupture avec les engagements environnementaux de la France.
Une mobilisation inédite et déterminée
Face à cette loi, les apiculteurs ont été en première ligne. Dès les premières annonces en août 2024, ils ont alerté, manifesté, interpellé les parlementaires. À leurs côtés, des médecins, des scientifiques, des agriculteurs responsables et les grandes organisations environnementales ont uni leur voix pour dénoncer cette régression.
Malgré cette mobilisation d’ampleur, le gouvernement de François Bayrou a choisi le camp des intérêts privés et d’une minorité.
Une réponse juridique à venir
L’UNAF annonce qu’elle soutiendra ou participera à tout recours devant le Conseil constitutionnel et, le cas échéant, devant les juridictions compétentes pour faire annuler les décrets et autorisations découlant de cette loi. « Nous ne laisserons pas cette loi mettre en œuvre sans combat. Les apiculteurs, les agriculteurs responsables, les citoyens, la biodiversité, méritent mieux. Et nous continuerons à nous battre pour eux, pour l’avenir. »