Déclaration commune de la Confédération Paysanne, l’Union Nationale de l’Apiculture Française et la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels suite au rendez-vous du 13 Janvier 2012 avec des représentants du ministère de l’Environnement et du ministère de l’Agriculture sur une demande de renouvellement de l’interdiction de la culture du maïs MON810.
Aujourd’hui, le Haut conseil des biotechnologies a présenté en conférence de presse l’avis du Comité scientifique sur la coexistence entre les OGM et les autres productions.
Les organisations environnementales, apicoles, et paysannes signataires considèrent que cet avis du HCB passe à côté de nombreux problèmes existant sur le terrain et ne fournit pas de réponses aux questions préalables à la réalisation d’une coexistence durable.
Outre que l’avis se fonde majoritairement sur des études financées par les firmes, il occulte gravement la problématique de l’apiculture : alors que depuis une décision de la Cour de justice de l’Union européenne de septembre dernier, le moindre grain de pollen issu de maïs MON810 que l’on retrouverait dans une production apicole conduirait à en empêcher sa commercialisation.
Par ailleurs, le Comité scientifique propose de tolérer 0.1% de contamination dans les semences paysannes. Or, une semence re-contaminée chaque année à un taux de 0,1% dépassera très vite le seuil de 0,9 % déclenchant l’obligation d’étiquetage OGM et les agriculteurs devront abandonner leurs variétés locales "sans OGM".
Le rapport va jusqu’à proposer de modifier la manière de calculer les contaminations, afin d’en diminuer le taux. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on arrête la fièvre.
Les organisations environnementales regrettent la décision récente d’un organisme public de recherche de refuser de réaliser un programme sur la coexistence co- financé par le Ministère de l’écologie dans un cadre européen, avec des apiculteurs, des agriculteurs bio et des producteurs de semences paysannes. Elles appellent le gouvernement à se donner les moyens de réaliser les études scientifiques permettant de confirmer ou d’infirmer les « doutes » persistants sur l’impact sanitaire, environnemental et économique des OGM avant d’envisager la moindre autorisation de culture