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Récolte de miel 2020 : entre 18 et 20 000 tonnes. Correct pour l’UNAF, mais pas partout ! Le bouleversement climatique perturbe.

19 novembre 2020

Après une très mauvaise année en 2019, la saison 2020 est bonne dans de très nombreuses régions à l’exception de quelques grandes zones où les conditions climatiques se sont révélées particulièrement défavorables.

A l’image du bouleversement climatique, l’hiver 2019/2020 a été particulièrement doux sur l’ensemble du territoire et dès les premiers beaux jours, les colonies d’abeilles ont repris leur activité. Les apiculteurs se sont alors réjouis d’une baisse du taux de mortalité qui leur redonnait espoir.

Les récoltes de colza ont été plutôt généreuses dans la plupart des régions et tout particulièrement dans la moitié Nord, Nord-Ouest de la France. En revanche les récoltes d’acacia, anéanties par les gelées tardives et les pluies, ont été nulles quasiment partout à l’exception de quelques terroirs privilégiés comme en Ile de France.

Dans le Sud, victime des conditions climatiques défavorables (sècheresse, vent du nord persistant, périodes de froid à répétition, gels tardifs…), les récoltes de printemps : romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue, ont été des plus faibles…

Dans le Sud Est, la très bonne récolte de miel de lavande a sauvé la saison car c’est quasiment un des seuls miels qui a été produit dans cette région au cours de cette année.
Les récoltes de miel de châtaignier sont, elles, le plus souvent bonnes, parfois irrégulières car amoindries par les jours de canicule ou de vent du nord qui ont asséché les fleurs.

En montagne, les miellées se sont avérées globalement plutôt correctes, parfois intenses mais souvent trop brèves. Celles de forêt ou de sapin sont, elles, extrêmement variables, soit très bonnes comme dans l’Est, dans les Vosges par exemple, soit quasiment nulles. A noter qu’elles n’ont jamais été aussi précoces…

La récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste encore souvent décevante. La récolte de bruyère callune est, elle aussi très faible voire nulle dans les Landes.

Dans de nombreuses régions, la présence de pucerons et donc de miellat ont permis aux apiculteurs de sauver leur saison.

Le bouleversement climatique, ressenti pas les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d’année est bien là. Les floraisons sont de plus en plus précoces et rapides. Très souvent, dès le mois de juillet, quelques jours de canicule brulent les fleurs et la sècheresse s’installe. Dans beaucoup d’endroits, la saison est alors terminée alors qu’auparavant elle s’étalait sur plusieurs semaines en été. Pour les apiculteurs, les récoltes n’ont jamais été aussi aléatoires et les abeilles demandent un soin de tous les instants.

Si la moitié Nord de l’hexagone tire en règle générale une nouvelle fois son épingle du jeu avec de belles moyennes de récoltes dues à des conditions climatiques plus clémentes, rééquilibrant ainsi la moyenne nationale, la partie Sud-Ouest, en deçà d’une ligne

Bordeaux/ Montpellier est véritablement sinistrée avec des moyennes de récoltes plus que médiocres. C’est le cas pour les miels d’acacia, de châtaignier, de ronce, ou de bruyère Callune. C’est aussi le même constat dans les régions de Centre Est ou la sècheresse persistante a annihilé les miellées.

En raison d’une grande sécheresse qui a privé les abeilles d’apport de nectar en fin d’été et qui perdure encore à ce jour, les colonies souffrent et de nombreux apiculteurs sont inquiets et se demandent si leur cheptel parviendra à survivre à l’hiver dans de bonnes conditions. Par ailleurs, la prédation du frelon est toujours très forte. Il affaiblit les colonies laissant présager dans ce cas également, un mauvais hivernage.

Pour Christian Pons, le président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française : « Compte tenu des informations qui nous sont communiquées par nos syndicats départementaux et nos différents contacts sur le terrain, on peut raisonnablement estimer que la récolte de miel 2020 en France s’élève entre 18 et 20 000 tonnes soit près du double de celle de 2019. Compte tenu de la situation de l’apiculture française, c’est une bonne année même si ce n’est malheureusement pas le cas dans toutes les régions. »

L’estimation de l’UNAF est effectuée à partir des éléments fournis par nos syndicats départementaux et les membres du CA répartis sur le territoire national. Nous croisons également ces éléments avec ceux des négociants conditionneurs avec qui nous sommes en relation. Nous tenons également compte des chiffres de la consommation française (40 000 tonnes environ) des importations (plus de 30 000 tonnes) et des exportations qui, elles, restent très faibles. Il s’agit donc d’une fourchette et non d’un bilan à la tonne près qui serait irréaliste. Ainsi élaborée, cette estimation s’avère année après année, pertinente et cohérente, en adéquation avec la réalité de la production française de miel.

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