A l’image des précédents, l’hiver 2022/2023 a été particulièrement doux mais peu pluvieux.
Dès lors, les colonies d’abeilles ont repris leur activité de manière très précoce. Si les mortalités semblaient relativement contenues, dès la fin janvier, les apiculteurs redoutaient une nouvelle année difficile en raison d’une sècheresse persistante, depuis parfois plusieurs mois, dans de nombreuses régions, notamment au Sud de la Loire. Ce manque d’eau porte préjudice en effet au développement de la végétation et impacte donc les ressources florales butinées par les abeilles pour produire du miel.
Hormis dans la moitié nord ou les récoltes de printemps comme le colza ont été bonnes, les miellées de garrigues, de romarin ou de thym ont été médiocres ou des plus réduites.
Dans les piémonts du Sud de la France, la récolte de bruyère blanche a été plutôt correcte.
La miellée d’acacia a été bonne notamment en Bourgogne et dans l’Est mais parfois très réduite comme dans le Sud-Ouest ou des gelées tardives ont réduit la récolte à néant.
Ce n’est qu’à la mi-mai que des pluies enfin soutenues sur l’ensemble du territoire ont permis à la nature de s’épanouir pour le plus grand bonheur des abeilles et des apiculteurs. Les récoltes de miel de montagne, de miel polyfloral, de tilleul, de ronce, de sapin, puis de sarrasin ou de bruyère ont été le plus souvent correctes à bonnes.
Celle de châtaignier, en revanche, s’est avérée tout juste moyenne car souvent irrégulière et quelquefois médiocre en raison d’orages qui ont délavé les fleurs.
En ce qui concerne le miel de lavande, la récolte s’est révélée souvent correcte à l’exception de quelques secteurs ou la déception était au rendez-vous.
La récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste toujours décevante.
En revanche dans les zones de luzerne ou de sainfoin, plantes qui résistent bien aux rigueurs du climat, les apiculteurs ont pu effectuer une nouvelle fois de très belles récoltes.
Contrairement à l’Italie ou à l’Espagne où les récoltes de miel sont catastrophiques, la France a eu une chance inouïe de pouvoir bénéficier de pluies en fin de printemps et en début d’été et d’éviter une canicule prolongée en début juillet. Sans cet heureux concours de circonstance, le bilan de la saison apicole aurait été des plus médiocres.
Le bouleversement climatique, ressenti pas les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d’année est plus que jamais omniprésent. Les floraisons sont de plus en plus précoces et rapides. Les sècheresses récurrentes, les gelées tardives, les périodes de canicule, en particulier dans le Sud, handicapent fortement les apiculteurs.
Néanmoins, les consommateurs, de plus en plus exigeants sur la traçabilité, pourront déguster des miels de grande qualité, produits localement, très variés au niveau du gout, de l’arôme comme de la texture.
Pour Christian Pons, le président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française :
« Compte tenu des informations qui nous sont communiquées par nos syndicats départementaux et nos différents contacts sur le terrain, on peut raisonnablement estimer que la récolte de miel 2023 en France s’élève à environ 20 000 tonnes. Elle est supérieure à celle de 2022 que nous avions estimé autour de 14 000 tonnes et à celle de 2021 ou elle avoisinait à peine les 10 000 tonnes. La France produit 50% de sa consommation et les conditionneurs importent chaque année près de 30 000 tonnes de miels à bas prix venus des quatre coins du monde en particulier d’Asie. Le miel est un produit noble. Plus que jamais, les consommateurs privilégient avec raison les miels locaux, pour leur qualité et leur diversité. Le 1er février se déroulera au Palais d’Iéna le Concours des miels de France organisé une nouvelle fois par l’UNAF. Plus de 350 miels répartis en plus de vingt catégories seront dégustés, évalués par des jurys rigoureux. L’excellence des miels de France ! »
L’estimation de l’UNAF est effectuée à partir des éléments fournis par nos syndicats départementaux et les membres du CA répartis sur le territoire national. Nous croisons également ces éléments avec ceux des négociants conditionneurs avec qui nous sommes en relation. Nous tenons également compte des chiffres de la consommation française (40 000 tonnes environ) des importations (plus de 30 000 tonnes) et des exportations qui, elles, restent très faibles. Il s’agit donc d’une fourchette et non d’un bilan à la tonne près qui serait irréaliste. Ainsi élaborée, cette estimation s’avère année après année, pertinente et cohérente, en adéquation avec la réalité de la production française de miel. A l’opposé de certaines statistiques farfelues et dénuées de réalisme.
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