Pour l’UNAF, c’est enfin une bonne année pour un grand nombre d’apiculteurs français.
Paris, le 25 Octobre 2018
COMMUNIQUE DE PRESSE
Récolte de miel 2018, entre 18 et 20 000 tonnes :
Pour l’UNAF, c’est enfin une bonne année pour un grand nombre d’apiculteurs français.
Après de très mauvaises année en 2016 et en 2017, la saison 2018 est bonne dans de très nombreuses régions à l’exception de quelques secteurs ou les conditions climatiques se sont révélées particulièrement défavorables.
A la sortie de l’hiver 2017/2018, la plupart des apiculteurs faisaient grise mine car les taux de mortalité des colonies étaient très élevés, 30 % en moyenne avec des pics à plus de 80% dans les zones les plus touchées. Aucune filière d’élevage, ne pourrait tolérer année après année de telles hécatombes...Dans la moitié Sud, l’hiver a perduré longtemps et le redémarrage des colonies au printemps s’est avéré compliqué.
La récolte sur colza a été le plus souvent très bonne dans la moitié nord à l’exception de certains colzas dont les variétés nouvelles ne sont plus mellifères. Dans le sud, la récolte de romarin a été plutôt faible. Quant à celle de thym, elle s’est révélée inexistante victime des pluies et des périodes de froid à répétition. Hormis dans quelques zones, notamment dans le Sud-Ouest ou les fleurs ont gelé ou ont été délavées par les pluies, la récolte d’acacia est excellente dans la plupart des régions, parfois même exceptionnelle. Il en est de même du miel de lavande dans le Sud Est ou l’on déplore toutefois quelques intoxications violentes dans certains secteurs. Les récoltes de miel de châtaignier sont, elles, plus irrégulières, amoindries par les jours de canicule ou de vent du nord qui ont asséché les fleurs et fréquemment par la présence du cynips, ce prédateur qui s’attaque aux bourgeons floraux. En montagne, les miellées se sont avérées globalement plutôt correctes, parfois intenses mais souvent trop brèves et celles de forêt ou de sapin sont, elles, extrêmement variables, soit très bonnes soit quasiment nulles. La récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste toujours très décevante. La récolte de bruyère callune est, elle aussi très faible.
Le bouleversement climatique, ressenti pas les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d’année est bien là. Une fois encore la moitié nord de l’hexagone tire son épingle du jeu avec de belles moyennes de récoltes dues à des conditions climatiques plus clémentes, rééquilibrant ainsi la moyenne nationale. Dans plusieurs régions comme le Sud-Ouest ou le Sud du Massif Central, les récoltes sont estimées inférieures à l’année précédente et parfois plus que médiocres. C’est le cas pour les miels de causse, de ronce, ou de bruyère callune.
En raison d’une grande sécheresse qui a privé les abeilles d’apport de nectar en fin d’été et qui perdure encore à ce jour, les colonies souffrent et de nombreux apiculteurs sont inquiets et se demandent si leur cheptel parviendra à survivre à l’hiver. Par ailleurs, la prédation du frelon est toujours très forte, notamment dans les zones où il s’est implanté récemment. Il affaiblit les colonies laissant présager dans ce cas également, un mauvais hivernage.
Compte tenu des informations qui nous sont communiquées par nos syndicats départementaux et nos différents contacts sur le terrain, on peut raisonnablement estimer que la récolte de miel 2018 en France s’élève entre 18 et 20 000 tonnes. Ces chiffres pourraient indiquer que malgré les pertes hivernales, certaines miellées ont été très bonnes, mais ce n’est malheureusement pas le cas dans toutes les régions.
Concernant l’estimation de 2017, l’UNAF a estimé la récolte à environ 10 000 tonnes. Récemment des chiffres émanant de FranceAgrimer estimaient quant à elle, la récolte 2017 à très précisement19 788 tonnes, à la tonne près, ce qui laisse sans voix... L’UNAF maintient son estimation à 10 000 tonnes notamment en se basant sur les chiffres de la consommation nationale (40 000 tonnes) et les importations/exportations (de l’ordre de 30 000 tonnes d’importation et quasiment pas d’exportation)