Un message des apiculteurs européens
26 mai 2025
Un message fort des organisation d’apiculteurs européens Beelife aux parlementaires français. Ce sixième message revient sur l’importance de maintenir la France comme un pays moteur dans la défense de la biodiversité et de l’apiculture en Europe.
Madame la Députée, Monsieur le Député,
À quelques heures d’un vote décisif sur la proposition de loi Duplomb, nous souhaitons vous transmettre un message clair et fort venu d’Europe : celui de BeeLife, un réseau européen regroupant des organisations et syndicats d’apiculteurs et apicultrices engagées pour la défense des pollinisateurs, de l’environnement et d’une agriculture durable.
Les apicultrices et apiculteurs français, en première ligne contre les néonicotinoïdes depuis plus de 25 ans, ne sont pas seuls. Leur combat est reconnu, soutenu et partagé au niveau européen. Voici le message du réseau européen Beelife qui vous est adressé.
Votre responsabilité est européenne
Madame, Monsieur, en réautorisant les néonicotinoïdes en France, vous envoyez un signal de recul, alors même que l’espoir d’une interdiction coordonnée au niveau de l’Union européenne est à portée. Vous affaiblissez le rôle moteur que la France a historiquement joué dans la protection des abeilles et de la biodiversité.
Aujourd’hui, mieux vaut convaincre Bruxelles de faire mieux que de faire pire chez nous.
Nous vous appelons solennellement à rejeter cette loi, à défendre une agriculture du vivant, et à faire de la France non pas une exception de la régression, mais une référence pour l’avenir.
Avec responsabilité et détermination,
Christian Pons
Président de l’Union nationale de l’apiculture française
Objet : Dites non à la réautorisation des néonicotinoïdes en France – Un recul pour la biodiversité et un risque pour la santé publique
Madame la Députée, Monsieur le Député,
BeeLife – le réseau européen engagé pour la défense des pollinisateurs, de l’environnement et de l’agriculture durable – vous adresse cet appel urgent et fondé : rejetez la réautorisation des pesticides de la famille des néonicotinoïdes, précédemment interdits en raison de leur toxicité avérée pour les abeilles, les insectes utiles et la biodiversité.
En 2018, la France a fait un choix courageux et visionnaire en interdisant les néonicotinoïdes, reconnaissant leur impact grave sur les écosystèmes et les pollinisateurs, essentiels à notre sécurité alimentaire. Revenir sur cette décision aujourd’hui constituerait un recul majeur, non seulement pour la France mais également pour l’ensemble de l’Europe.
Les preuves scientifiques sont sans équivoque. Des pesticides comme l’acétamipride :
- Affectent la capacité des abeilles à s’orienter, à se reproduire et à survivre ;
- Sont retrouvés dans les denrées alimentaires, comme l’indiquent les rapports de l’Union européenne ;
- Représentent des risques pour la santé des mammifères, y compris pour la santé humaine ;
Ne font même pas partie des insecticides les plus efficaces d’un point de vue agronomique.
Quel avantage réel pourrait justifier de tels risques ?
La pression des lobbies agrochimiques et de certains acteurs de l’agriculture intensive ne peut pas prévaloir sur les preuves scientifiques solides et l’intérêt général. Bien au contraire, la politique doit faire preuve de responsabilité, de vision et de courage pour orienter la transition vers des modèles agricoles véritablement durables.
Le projet de loi actuellement en discussion, loin d’être une mesure temporaire ou d’urgence, risque :
- De saper la crédibilité de l’Europe dans les négociations environnementales internationales ;
- De décourager le développement et l’adoption d’alternatives agronomiques respectueuses de l’environnement ;
- D’envoyer un signal dangereux de régression en matière de protection de l’environnement.
Nous vous appelons à ne pas affaiblir le rôle moteur de la France dans la protection de la biodiversité. Nous avons besoin d’une agriculture tournée vers l’avenir, non d’un retour en arrière.
Au nom de plus d’un million de citoyens européens ayant appelé à une réduction drastique de l’exposition aux pesticides, au nom de la science et de la santé publique, nous vous demandons solennellement de rejeter la réautorisation des néonicotinoïdes en France, tels que l’acétamipride, le sulfoxaflor et le flupyradifurone.
Avec responsabilité et confiance dans vos décisions,
BeeLife – Coordination Européenne pour l’Apiculture
